Un livre essentiel pour mieux connaître le château du Cheylard ( Midi Libre du 10 août)

 

C’est en 2016, quand il a fallu confirmer l’existence d’un pont-levis après la mise à jour d’une fosse devant la porte d’entrée du château, qu’est apparue la nécessité de compiler toutes les recherches menées au Cheylard depuis 30 ans dans un ouvrage de référence. Des dizaines de lettres envoyées mais un seul scientifique a montré son intérêt face à cette énigme du pont-levis : Philippe Durand, un castellologue passionné, de l’université de Bordeaux. C’est donc lui qui prend l’affaire en main, devenant à la fois ami de Marlène et Gilbert Léautier les propriétaires du château et coordinateur de cet ouvrage remarquable à plus d’un titre.

Déjà parce qu’il est pluridisciplinaire… Beaucoup d’objets de toutes natures et dans toutes les matières ont été trouvés sur le site. Chacun, dans toute la France, a son spécialiste qui a écrit un article ou donné son avis. Ces objets, des débris de verres, des morceaux de poterie, des pièces de métal sont conservés précieusement au château en attendant d’être exposés dans le cadre d’un projet d’archéosite qui sera d’actualité quand les moyens financiers seront là.

Ce château a une âme

Remarquable aussi parce que l’ouvrage est richement documenté. Il est certes scientifique et sérieux, les renvois bibliographiques sont légion mais il n’est pas dénué de poésie parce que le Cheylard avant tout a une « âme », pour reprendre le mot de l’acteur Jean-Claude Drouot, auteur de la préface, une âme déclinée au fil des couleurs des saisons dans ce merveilleux environnement cévenol sur lequel elle veille comme une sentinelle.

Remarquable enfin grâce à ses illustrations. Un exemple : les bâtisseurs de châteaux au Moyen-Âge multipliaient sur les façades les orifices de visée pour les armes à feu. De l’extérieur, la bâtisse paraissait bigrement bien défendue mais dans le livre, on explique (photos à l’appui) que la plupart du temps, les positions de tir étaient impossibles, trop étroites ou trop basses… Les architectes de l’époque avaient inventé les leurres.

Le destin a voulu que Gilbert Léautier et Philippe Durand disparaissent avant la sortie de l’ouvrage. Mais ses 483 pages sont là, elles, pour l’éternité. Le château du Cheylard sentinelle des Cévennes sous la direction de Philippe Durand.

Éditions du Centre de Castellologie de Bourgogne. Prix : 29

CORRESPONDANT

 

 

 

 

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